• Ces liens que l'on brise

    Ces liens que l'on briseTitre français : Ces liens que l'on brise (2019)

    Titre original : Breaking connections (2015)

    Auteur : Albert Wendt (Samoa)

    Traducteur : Jean-Pierre Durix

    Langue : française

    Edition : Au vent des îles

    Résumé : Au coeur d'Auckland, métropole multiculturelle de la Nouvelle-Zélande, une "tribu" urbaine s'est formée dès l'école maternelle autour du personnage ambivalent d'Aaron. Cet être providentiel pour ses amis qui tire ses revenus de trafics illicites vient d'être assassiné et tous les liens de loyauté et d'entraide sur lesquels s'est fondée cette communauté sont remis en question lorsqu'il s'agit d'exécuter le testament du défunt.
    Les deux existences soigneusement cloisonnées d'Aaron apparaissent subitement au grand jour, laissant apparaitre des lignes de fracture qui mettent brutalement les membres de la "tribu" face à leurs contradictions. Le code d'honneur exigeant que l'on venge le défunt l'emportera-t-il sur le respect de la loi attendu des citoyens d'un Etat moderne ? L'appât du gain sera-t-il plus fort que la solidarité de la "tribu" ?

    Mon avis :

    Je suis cette maison d'édition depuis un moment car leurs livres donnent envie de voyager. Ce titre en particulier a suscité mon intérêt, et je l'ai suggéré à ma bibliothèque qui l'a rapidement reçu (merci !).

    Daniel est à Hawaï lorsqu'il apprend la mort d'un de ses plus proches amis, Aaron. Sur le chemin du retour, des souvenirs lui reviennent et il nous présente son whanau, sa tribu.

    Après lecture, je pense que le résumé du livre va trop loin. Daniel est le protagoniste de cette histoire, elle est racontée pour la plupart à la troisième personne du singulier, mais de son point de vue : sa propre vie de famille, sa relation avec Laura, avec ses amis, et bien sûr en particulier autour du personnage d'Aaron. Au début, j'étais un peu perdue avant que tout se mette en place. Et alors, j'ai eu l'impression de faire partie de leur groupe, d'être une de leurs amis, tout en restant neutre. En effet, certaines choses m'ont échappé, je ne les ai pas tous compris. Leurs contradictions en font des personnages réalistes, comme Daniel ne pardonne pas à sa mère quelque chose qu'il se permet lui-même. Au-delà du fait que j'ai apprécié cette bande d'amis, j'ai davantage aimé leurs racines diverses et la culture polynésienne qui en ressort, ainsi les questions d'identité que cela pose.

    L'auteur utilise de nombreux termes maoris, samoanes et niuéens, avec la traduction en bas de page, mais un glossaire en fin de livre aurait été plus pratique, ça m'aurait permis d'y retourner, parce que entre deux utilisations du même mot, j'avais souvent oublié sa signification. Ceci dit, ces mots exotiques m'ont aidée à m'ancrer dans le récit et à mieux comprendre la situation des Polynésiens émigrés en Nouvelle-Zélande. Et sa plume est agréable à lire, même si certaines phrases sont à rallonge.

    Des liens étroits unissent les membres de la tribu, ils sont présents les uns pour les autres, ils s'entraident, ils forment une famille. Une fois cette certitude bien ancrée, j'ai ressenti de la compassion et une sorte d'admiration pour Daniel, qui s'est éloigné. Jusqu'où sont-ils prêts à aller pour de l'argent et une amitié solide ? Aaron est un personnage ambivalent. Il intervient souvent dans leurs activités par son apport financier ou ses relations, mais on n'en parle pas. On sait, mais on préfère se taire, faire semblant, alors peut-être que la réalité s'effacera, jusqu'au moment où faire face sera inévitable et où un choix devra être fait. L'auteur nous explique cela tout en subtilité. La fin m'a laissée perplexe. Je ne suis pas sûre d'avoir bien saisi, ça s'arrête trop tôt.

    C'est une lecture agréable, intéressante et surtout dépaysante, mais différente de mes attentes.

     

    Lu dans le cadre des challenges # 99 et # 105

    Note : 15/20

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