• Chute libre à Berlin

    Titre français : Chute libre à Berlin (2000)

    Titre original : Eduards Heimkehr (1999)

    Auteur : Peter Schneider (Allemagne)

    Traducteur : Nicole Casanova

    Langue : française

    Edition : Grasset

    Résumé : Immigré allemand installé en Californie, le biologiste Edouard Hoffmann apprend qu'il a hérité un immeuble situé à Berlin-Est.
    De retour après plusieurs années d'absence, Edouard découvre une ville en chantier qu'il ne reconnaît pas. Il tente de prendre possession de son bien et s'enlise dans des situations de plus en plus absurdes. Bientôt accusé de bénéficier d'un héritage nazi, Edouard se lance à la recherche du passé familial...
    Parallèlement, les fissures de sa vie présente apparaissent. Jenny, sa femme, née d'une mère juive-allemande, ne songe guère à s'établir dans le Berlin réunifié. Un problème presque oublié dans leur relation conjugale refait alors surface pour prendre des proportions gigantesques aux yeux d'Edouard...
    Chute libre à Berlin décline ainsi d'une manière originale le thème d'une Allemagne qui ne saurait finir d'être déchirée par son histoire récente.

    Mon avis :

    J'ai choisi ce livre au hasard à la bibliothèque. Le sujet m'intéressait : Berlin après la chute du mur.

    Edouard et son frère ont hérité d'un immeuble à Berlin Est. Edouard – qui a émigré aux Etats-Unis – se rend sur place pour évaluer le bien et le mettre en vente. L'affaire est bien compliquée, et en parallèle il doit régler des problèmes de couples. Mais c'est aussi l'occasion de revoir d'anciens amis et d'aller sur les traces de son grand-père.

    Edouard est un personnage attachant, il n'a simplement pas de chance. Tout lui tombe dessus d'un seul coup. Il essaie d'arranger les choses pourtant, mais on a l'impression que plus il essaie, plus il s'enfonce. Je n'ai pas trop apprécié le côté relation de couple, même si certaines réflexions sont intéressantes, autant du point de vue de l'homme que de la femme. Il m'a aussi semblé qu'aucune relation n'est assez approfondie, on ne va pas au fond des choses, je pense surtout à son ami Théo.

    J'ai bien aimé découvrir Berlin après la chute du mur, comment la ville et les habitants s'en sortent. Cependant, les descriptions sont trop nombreuses et l'auteur m'a perdue à plusieurs reprises au fil des pages. Beaucoup de longueurs donc, en plus c'est écrit tout petit, j'avais l'impression de ne pas avancer. Après, l'intrigue et les découvertes familiales sont intéressantes. Et je dois dire que la dernière réplique du roman m'a juste fait exploser de rire, je ne m'y attendais pas.

    Mon avis global est mitigé, certains éléments sont bien sûr accrocheurs, mais le style s'éternise parfois sur des points au contraire inintéressants, on s'éloigne trop de la ligne conductrice. Je me suis quand même un peu ennuyée et je ne pense pas garder grand souvenir de ma lecture.

     

    Lu dans le cadre du challenge # 67

    Note : 13/20

    Chute libre à Berlin


  • Commentaires

    1
    Lundi 9 Avril 2018 à 09:30

    PS est un romancier allemand né en 1940 qui, après une jeunesse contestataire dans la mode du temps, se prend d'intérêt réel pour son pays et en particulier pour Berlin, le lieu de toutes les fractures.

     

    Il nous livre ici le roman d'un homme qui, par la magie des restitutions après la chute du mur, hérite d'un immeuble de location dans la partie est de la ville. Cadeau plein de fiel mais qui lui permettra de découvrir la dignité dans l'épreuve nazie d'un grand-père oublié.

     

    Ce livre nous apporte une superbe promenade dans ce Berlin éprouvé, où la mémoire vit encore. Quelques immeubles épargnés, quelques tavernes. Mais surtout un peuple déboussolé qui avait cru aux lendemains sous la RDA et qui déchante. Mais qui n'accepte pas qu'au nom de cette erreur politique, certes chargée d'infâmie, on le colonise, ou pire qu'on nie son passé, son existence. C'est un très beau plaidoyer de PS pour ce peuple bafoué mais qui ne va pas jusqu'à donner une valeur aux errements passés. Et c'est en cela que l'on peut admirer la lucidité de sa compassion. Quelques personnages sont inoubliables, comme le poète Theo, dont la cérémonie d'enterrement est un chef d'oeuvre, ou l'avocat Klott. Et aussi quelques belles phrases, comme "Le premier apport de la nouveauté, c'est la terreur". OGM, par exemple ?

     

    Se greffe sur cette ligne passionnante et fort bien écrite une histoire de rapports conjugaux inaboutis supposée être un contrepoint avec l'histoire de la ville. Que Madame ait du mal à trouver la sortie m'indiffère assez complètement et me parait bien artificiel dans cette affaire. D'autant que tout cela est traité avec une aimable naïveté plutôt ennuyeuse. Allez, on ne peut pas tout avoir.C'est quand même un excellent livre !

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