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Cœurs écarlates
Titre français : Cœurs écarlates (2021)
Auteure : Garance de Jorna (France)
Langue : française
Edition : Mix
Résumé : Il s'appelait William. Sa gentillesse n'avait d'égale que la rancœur de Kiëran, ce garçon perturbé, prisonnier d'une violence inarrêtable. William l'avait aimé, Kiëran l'avait détruit, et tout s'était fini.
Quatre ans plus tard, de retour dans la ville de son enfance, William est devenu Isaac. S’il se sent désormais prêt à reprendre sa vie là où il l’a laissée, c’est compter sans la présence de l’ancien bourreau du collège.
Mais Kiëran n’est plus tout à fait le même non plus. Démoli, accablé par le remords et le poids d’un quotidien qui l’étouffe, il n’a eu de cesse de combattre celui qu’il était dans le passé. Et s’il est convaincu qu’il ne sera jamais « quelqu’un de bien » et ne mérite aucun pardon, il a pourtant toujours espéré pouvoir un jour s’excuser.
Peut-être est-ce cette obsession qui lui permet de reconnaître la lumière de William derrière le ténébreux Isaac. Ni l’un ni l’autre ne se sont oubliés, après tout, malgré tout.
Et si ces mêmes souvenirs douloureusement ancrés pouvaient les réunir, apaiser leurs maux, soigner leurs âmes ? Guérir leurs cœurs écarlates ...Je remercie les éditions Mix pour ce service presse.
Mon avis :
Je me suis laissé tenter par la couverture et le thème du harcèlement scolaire.
Collégien, William a subi le harcèlement constant de Kieran et de son pote Adam, et l'histoire s'est mal terminée. Quatre plus tard, les deux adolescents se retrouvent, chacun à l'opposé de ce qu'ils étaient alors. Et si c'était là l'occasion de tourner enfin la page pour mieux recommencer ?
Ce roman a suscité beaucoup d'émotions, positives et négatives. Pourtant, je ne regrette pas cette lecture, c'est la raison pour laquelle je lis. Ces récits qui touchent le plus mon cœur, qui tapent fort là où ça fait mal, parce que c'est la vie, parce qu'il n'y a pas que la douleur.
Dans la première partie, il émane une certaine brutalité des personnages, dans les pensées, les souvenirs, les ressentiments. Dans la réalité du harcèlement quotidien, où les victimes n'attendent qu'une chose, que ça s'arrête. Mais ça ne finit jamais. Même quand les coups ne touchent plus et que les bouches se taisent, le soulagement est illusoire et éphémère. Ne reste que la crainte que le cycle reprenne.
Tout le long du chemin, l'espoir accompagne Kieran, qu'un jour il puisse présenter ses excuses même s'il ne mérite aucun pardon, mais c'est le premier pas à faire pour se pardonner lui-même. Il s'accroche malgré les embûches et la violence environnante. Quand tout va de mal en pis, c'est finalement au pire moment que la compréhension se fait dans son esprit. C'était émouvant et bouleversant, cet instant où il aurait pu sombrer définitivement, où en dépit du drame, il entrevoit l'étincelle. Tout se déroule progressivement, soulignant le réalisme de l'histoire, et en même temps, cette prise de conscience est soudaine, ça m'a sauté aux yeux.
Ce récit parle de reconstruction et d'identité, d'acceptation. William a du mal à se situer entre deux personnalités contraires. Kieran se sent responsable de choses qui ne dépendent pas de lui. Le mal-être intérieur les bouffe petit à petit. Et s'ils ne peuvent la crier à la face du monde, leur douleur resurgit à chaque mot. Au contact l'un de l'autre, ils réapprennent à communiquer, à exprimer cette souffrance pour guérir leurs cœurs écarlates.
Pour un premier roman, c'est brillant. La belle plume de l'autrice laisse dans son sillage un condensé d'émotions. Certaines situations sont difficiles, mais avec l'amour, l'amitié sincère et la solidarité, rien n'est insurmontable.
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