Titre français : Espion de Dieu (2007)

Titre original : Espía de Dios (2006)

Auteur : Juan Gomez-Jurado (Espagne)

Traducteur : Catalina Salazar

Langue : française

Edition : France Loisirs

Résumé : Rome, 2 avril 2005. Le pape Jean-Paul II vient de mourir. Les fidèles se pressent par milliers sur la place Saint-Pierre et prient pour l'âme du défunt tandis que le conclave se prépare à élire son successeur. Les cardinaux sont logés dans le plus grand secret au Vatican. Pourtant, trois d'entre eux manquent bientôt à l'appel... Leurs cadavres sont retrouvés, mutilés selon un rite bien précis. Les services du Vatican tentent d'étouffer l'affaire, mais une jeune et brillante criminologue italienne, Paola Dicanti, spécialiste des serial killers, mène l'enquête, aidée du mystérieux père Fowler, psychologue et ex-agent de la CIA. Il connaît le suspect et sa haine du péché. Il sait qu'il va encore frapper. Dès lors, comment l'arrêter ?

Mon avis :

J'ai pris ce livre au hasard dans la bibliothèque de ma grand-mère, j'aimais bien le titre et surtout le fait que l'auteur était espagnol, pour changer.

Paola est l'une des rares chanceux à avoir reçu une certification du FBI américain pour le profilage des serial killers. Et elle va avoir besoin de toute son experience pour mener à bien sa nouvelle mission. En effet, un tueur s'est introduit au Vatican et décime les rangs des cardinaux, dont l'un d'eux sera le successeur de Jean-Paul II à la papauté.

J'ai beaucoup aimé Paola, elle s'investit dans son boulot, bien que certains moments soient vraiment difficiles. Elle est déterminée, mais doute parfois de ses capacités. Pour autant, elle ne se laisse pas marcher sur les pieds, après tout c'est elle qui mène l'enquête. Le père Fowler est très sympathique aussi et surtout mystérieux. Il est au courant de tellement de choses que ça peut en paraître louche. J'ai eu beaucoup plus de mal avec le commissaire Dante, qui ne pense qu'à lui et ne considère pas Paola comme elle le mérite. Le directeur Boi est plus difficile à cerner, il fait de bonnes actions, mais à certains moments son comportement n'est pas digne de sa position. Les nombreux personnages religieux que l'on croise m'ont paru avoir une assez haute opinion d'eux-mêmes. En même temps, on est au Vatican, c'est pas le petit prêtre de village qui ne pense qu'à aider les autres. Non, nos cardinaux et évèques ont de l'ambition et il semblerait que certains ne se laissent pas arrêter par des obstacles.

J'ai vraiment bien aimé le style de l'auteur, c'est agréable. Cependant, je préviens qu'on a droit à certaines descriptions des actes du tueur et que ce n'est pas beau à voir. Ces passages sont empreints d'une certaine cruauté, d'autant plus dure à surmonter qu'on est quand même au cœur de la chrétienté. Ce n'est pas très en accord avec ses valeurs. Toutefois, le roman dans sa globalité aborde un sujet délicat qui ne montre pas non plus la religion sous son plus beau jour : la pédophilie – d'ailleurs de ce côté-là aussi le récit narre un viol. On ne s'attarde pas dessus non plus, mais ça m'a plutôt choquée.

A part cela, l'intrigue est captivante et très bien menée. On connaît l'identité du coupable assez rapidement, mais c'est intéressant de suivre l'enquête et de voir comment les autorités se rapprochent de lui. Les relations entre les personnages sont bien exploitées. L'ensemble est tout à fait cohérent.

Malgré des passages désagréables, j'ai bien aimé ma lecture et je trouve dommage que ce roman ne soit pas plus connu.

Lu dans le cadre du challenge # 42

Note : 16/20