• Je suis en vie et tu ne m'entends pas

    Je suis en vie et tu ne m'entends pasTitre français : Je suis en vie et tu ne m'entends pas (2016)

    Auteur : Daniel Arsand (France)

    Langue : française

    Edition : Actes sud

    Résumé : Quand l’Allemand Klaus Hirschkuh débarque à la gare de Leipzig, ce jour de novembre 1945, c’est une ville détruite qu’il redécouvre pas à pas. Le jeune homme qui marche dans ces décombres est lui-même en morceaux. Il vient de passer quatre ans à Buchenwald. Parce qu’il est homosexuel. À bout de forces, il est une ombre, un fantôme. Scandaleusement vivant pourtant. Et il n’a pas fini d’expier. Un garçon ordinaire, une différence ordinaire, une simple vie, un trajet : Klaus s’exile en France et y traverse une moitié de siècle – le travail, l’amitié, l’amour, l’espoir et les déceptions, les chagrins et la joie – pour s’entendre chasser, à l’aube des années 1990, d’une cérémonie du souvenir dans la province française aux cris de “les pédés aux fours !”. Survivre : un miracle et une responsabilité dont la réalisation n’a pas à être spectaculaire mais qui relève d’un combat intime, tenace, insurmontable parfois, solitaire souvent, et toujours sans répit. Le roman de Daniel Arsand invente la langue digne de ce combat à poursuivre, mélange rigoureux et explosif de sécheresse, de rage et de lumière. Je suis en vie et tu ne m’entends pas est un texte crucial, qu’on voudrait confier personnellement à chacun de ses lecteurs, comme un viatique, un talisman, à la fois miracle et responsabilité.

    Mon avis :

    Je ne connaissais pas du tout ce livre, j'ai voulu le lire parce qu'il a remporté le prix du roman gay francophone 2016 alors j'étais curieuse. Je dois dire qu'il mérite amplement cette récompense (même s'il est vrai que je n'ai pas lu les autres nominés).

    Klaus vient de vivre un calvaire : quatre ans dans un camp allemand pendant la guerre, parce qu'il aime les hommes. Retourner dans la vie quotidienne est une étape supplémentaire à passer.

    Le roman se divise en trois parties. La première est parfaite, on suit Klaus de retour dans sa famille qui essaye tant bien que mal de se réadapter. En parallèle, on découvre ce qu'il a vécu à Buchenwald, des souvenirs, des cauchemars lui reviennent. Ce sont des passages assez durs à lire. La seconde partie marque le changement. Comparée à la première, j'ai moins accroché, c'est une sorte de transition qui mène vers la troisième partie où Klaus se permet enfin de vivre. J'ai emmagasiné beaucoup d'émotions au fil des pages, j'ai fini par craquer à la fin pour relâcher tout ça.

    Le style employé est très cru. En règle générale, je trouve ce vocabulaire vulgaire, mais là c'était les mots à utiliser pour nous faire comprendre la cruauté de ce que les invertis allemands ont vécu dans leur propre pays.

    Jusqu'à maintenant quand je voyais des chroniqueurs employer le terme “livre coup de poing”, je ne comprenais ce qu'ils entendaient par là. Après cette lecture, je peux l'écrire à mon tour. C'est un roman indispensable qui rend hommage à ces hommes, ceux qui y ont succombé, ceux qui ont survécu, mais à quel prix ? Ne pas se taire, ne pas laisser tomber dans l'oubli, continuer de se battre, jour après jour. Un roman bouleversant.

     

    Lu dans le cadre des challenges # 68, # 70 et # 71

    Note : 18/20

    Je suis en vie et tu ne m'entends pasJe suis en vie et tu ne m'entends pasJe suis en vie et tu ne m'entends pas


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :