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L'Adieu à Camille
Titre français : L'Adieu à Camille (2021)
Auteur : Guy-Roger Duvert (France)
Edition : autoédition
Résumé : Installé depuis deux ans à la PJ de La Rochelle après avoir fui la capitale, le capitaine Gabriel Podilsky gère son deuil aussi bien que possible, ayant préféré s’aider de récentes technologies révolutionnaires là où d’autres se laissent tomber dans la dépression ou dans l’alcoolisme. Enclin aux relations conflictuelles, prone à la mauvaise foi et à un certain cynisme, ses rapports avec ses collègues se sont vite montrés compliqués, mais ne l’ont pas empêché de gagner une légitimité certaine sur place.
Lorsqu’on l’envoie enquêter sur la mort d’une actrice hollywoodienne venue tourner un long métrage international sur l’Île d’Aix, il n’est pas surpris d’y trouver des histoires de sexe, de drogue, de pouvoir et d’argent. Il l’est déjà beaucoup plus en découvrant que la même technologie dont il profite s’avère possiblement liée au meurtre. Il lui faut vite dénouer l’affaire, car pendant ce temps, les morts s’accumulent.Je remercie l'auteur pour ce service presse.
Mon avis :
L'auteur change de registre et s'essaie au polar, toujours avec cette touche de SF.
Sa nouvelle enquête mène Gabriel sur l'île d'Aix où le corps d'une célébrité d'un tournage américain est découvert. Secondé par un gendarme et feue sa collègue, il suit les indices qui écartent apparemment la cause de l'accident.
Bonne surprise, le récit se déroule dans un lieu de ma connaissance. Je crois bien que c'est seulement la troisième fois que ça m'arrive, et ça fait vraiment plaisir. Ce n'est pas pareil quand la représentation se calque sur un décor réel, même si a contrario, on remarque les petites erreurs, rien de gênant.
On découvre rapidement qui est Camille et pendant tout le récit, j'ai cherché le lien avec le titre. Il est ténu et subtil, et découle surtout des déductions que j'ai pu en faire à partir de certaines remarques de la part du protagoniste et des non-dits. Son rôle se cantonne davantage à l'observation qu'au raisonnement policier, mais sans trop en dire, elle participe à l'investigation. Les suspects présentent un large éventail des travailleurs du cinéma, révélant les petits secrets de tout le monde, et cela nous offre une vision globale des coulisses (pas vraiment reluisante), l'auteur ayant sa propre expérience de cet univers par ailleurs. La fluidité d'écriture suggère parfois à tort un plan linéaire et simple, le dénouement nous prouve le contraire, ce que j'ai apprécié.
En parallèle de l'intrigue, ce qui m'a vraiment questionnée concerne la technologie des Alter. La narration n'en dit pas beaucoup, juste assez pour nous pousser à la réflexion, et je pense qu'il y a beaucoup de choses à en tirer, à la fois sur les risques de la virtualité et sur la technologie qui l'incarne. Au-delà de ça, et en même temps toujours assimilé à cet aspect SF, le caractère de Gabriel l'empêche de sociabiliser, volontairement ou pas, cela est sujet à discussion. Pourtant, je l'ai senti satisfait malgré lui de bosser en binôme.
Sous couvert d'un cadavre à élucider, l'auteur aborde des thématiques importantes, comme l'impact des technologies sur les relations humaines.
Lu dans le cadre du challenge # 131
15/20
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