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Le K de Kismet
Titre français : Le K de Kismet (2019)
Auteure : Rebecca Brocardo (France)
Langue : française
Edition : autoédition
Résumé : 1985. Deux frères sont kidnappés enfants sur une plage au Brésil. Des années plus tard, le destin de huit personnages bascule…
Tamara, diva montante de l’opéra lyrique, perd sa voix à l’issue de son premier grand succès sur scène. Sur les conseils de sa phoniatre, elle part en voyage initiatique en Asie et invite son amie Lalie à se joindre à l’aventure.
Lalie, ex pigiste révoltée du sort des journalistes au Brésil, y voit une exhortation à faire la lumière sur les affaires de corruption qui ont entraîné la mort de trois de ses confrères. Le lendemain elle disparaît d’une rue de Rio et se réveille dans une fazenda à Bahia.
Son père Carlos croit se prémunir contre la douleur de vivre loin de ses enfants en se consacrant à la production d’un télé-crochet à Abidjan mais la réalité le rattrape…
Paris. Virgile, compositeur génial et incompris du grand public, rêve de succès comme celui d’Alexis, un artiste en tête du catalogue de Carlos qui chasse ses vieux démons grâce à la musique. Entre les deux, Pauline veut changer le monde et se lance dans une « divine thérapie ».
Mikhaïl, homme d’affaire suffisant mais vieillissant, s’apprête à sortir dans un club de Saint-Pétersbourg lorsqu’il reçoit un message de son fils Alexis après onze années de rupture, le replongeant dans l’histoire mouvementée de sa famille entre révolutions russe et cubaine…
Joan n’a jamais accepté la mort de ses parents. Mais à qui pardonner, sinon Dieu ? Il part chercher des réponses sur les pas des figures bibliques en Israël, là où les mythes sont plus acceptables que la réalité.
Quel est le liant fondamental entre ces personnages, sinon la certitude d’une même nature profonde et d’un destin commun ?Je remercie l'auteure pour ce service presse.
Mon avis :
L'auteure m'a recontactée pour son nouveau livre après que j'avais déjà chroniqué son précédent.
Autour d'un point de départ, la narration présente huit personnages, huit destins liés par un habile chassé-croisé.
L'intrigue est comme un fil d'une pelote de laine emmêlée qui tisse des liens d'amitié ou de parenté d'un personnage à l'autre, d'un bout à l'autre du monde. Au fil des chapitres, l'ouvrage se construit pour ne révéler sa forme qu'à la toute fin. La connexion avec le prologue n'apparaît qu'avec l'épilogue et est tellement ténue et surtout minimisée que l'intérêt du roman ne ressort pas assez. Finalement, chaque histoire pourrait se lire indépendamment l'une de l'autre sans souci de compréhension. C'est un peu dommage, bien que cela mette en évidence l'importance qu'une moindre interaction peut prendre. L'auteure en profite pour critiquer de sa belle plume la société actuelle via des propos acerbes bien placés. Elle aborde toute sorte de problématiques allant de la politique, au climat en passant par les classes sociales ; c'est très large.
La narration est à la troisième personne du singulier, sauf pour le chapitre deux sur Lalie, mon préféré je dois dire. Ce choix de point de vue avec "je" a certainement influé sur mon ressenti, parce que la protagoniste du chapitre est en danger, ses émotions positives comme négatives sont accentuées, sa détresse comme son envie de justice m'a clairement touchée. En comparaison de son caractère très vif, les autres personnages sont ou paraissent tous dépressifs, et au bout d'un moment, ça déteint aussi sur la lectrice que je suis et tout devient déprimant. J'ai bien compris leur difficulté à trouver un sens à leur vie dans le monde d'aujourd'hui et avec les questionnements cités plus haut, cependant, il m'a manqué de la sensibilité. C'était plus comme s'ils déposaient leur fardeau sur mes épaules, et sept personnes à la fois, si je n'avais pas pris mes distances, je me serais écroulée sous le poids. A part pour boucler la boucle, le dernier chapitre m'a ennuyée car je n'ai pas compris. Je suis contente de revoir des personnages du premier roman (les deux peuvent se lire indépendamment).
La finalité du roman n'apparait qu'à l'épilogue et de manière si concise qu'elle perd son intérêt. Néanmoins, la plume est très belle et une note d'espoir persiste.
Note : 13/20
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Commentaires
Pas super tentée, mais j'aime bien les belles plumes :)