• Le Silence d'Isra

    Le Silence d'IsraTitre français : Le Silence d'Isra (2020)

    Titre original : A woman is no man (2019)

    Auteure : Etaf Rum (Etats-Unis)

    Traducteur : Diniz Galhos

    Edition : de l'Observatoire

    Résumé : Palestine, 1990. Isra, 17 ans, préfère lire en cachette et s’évader dans les méandres de son imagination plutôt que de s’essayer à séduire les prétendants que son père a choisis pour elle. Mais ses rêves de liberté tournent court : avant même son dix-huitième anniversaire, la jeune fille est mariée et forcée de s’installer à Brooklyn, où vit son époux et sa nouvelle famille.
    La tête encore pleine de chimères adolescentes, Isra espère trouver aux États-Unis une vie meilleure mais déchante vite : les femmes sont cloitrées à la maison, avec les enfants ; les maris, peu loquaces, travaillent jour et nuit. Invisible aux yeux du monde, la jeune fille autrefois rêveuse disparaît peu à peu face à la tyrannie de sa belle-mère et la pression étouffante de devoir donner naissance à un fils. Mais comble du déshonneur, Isra ne met au monde que des filles, dont la fougueuse Deya…
    Brooklyn, 2008. Deya, 18 ans, est en âge d’être mariée. Elle vit avec ses sœurs et ses grands-parents, qui lui cherchent déjà un fiancé. Mais la révolte gronde en Deya, qui rêve d’aller à l’université et se souvient combien sa mère était malheureuse, recluse et seule. Alors qu’est révélé un secret bien gardé, Deya découvre que les femmes de sa famille sont plus rebelles que ce qu’elle croyait et y puise la force de changer enfin le cours de son destin.

    Mon avis :

    Je ne connaissais pas du tout ce titre avant de découvrir la sélection du prix Livraddict. Je suis très contente de lui avoir laissé sa chance, parce que cette lecture est percutante.

    En 1990, Isra quitte son pays, la Palestine, pour rejoindre son mari et sa belle-famille aux Etats-Unis. Des rêves plein les yeux, elle doit faire face à la triste réalité de ses illusions brisées. Dix-huit ans plus tard, sa fille Deya est confrontée aux même difficultés de la tradition et de la culture palestinienne.

    Destinée à une vie de labeur, Isra accepte sa nouvelle vie, pensant que ses efforts seront récompensés par l'amour de son époux et la reconnaissance de ses beaux-parents. Pourtant, au fil du temps qui s'écoule, rien ne semble jamais satisfaire son mari et Isra subit les conséquences de sa vaine soumission. Plus tard, alors que Farida, la grand-mère, cherche inlassablement à marier sa petite-fille Deya, celle-ci découvre des secrets de famille qui lui montrent que d'autres voies s'offrent à elle, pour peu qu'elle se batte. Sa mère se révèle sous toutes ses couleurs, contrastant avec ses souvenirs maussades de petite fille. Coincée entre son propre avenir et le poids culturel, Deya doit faire un choix.

    Le récit met en avant trois femmes de trois générations différentes et chacune se dévoile un peu plus à chaque décision, à chaque croisement. Bien que Farida accepte sa situation, c'est une femme forte, qui a appris à faire entendre sa voix dans son couple et en tant que mère. Elle continue de transmettre cette tradition, car elle ne connait rien d'autre, elle a peur de la nouveauté et surtout de perdre pour toujours ce dernier lien qui la rattache à son pays déchiré. L'autrice nous propose le point de vue de la Palestine à la création d'Israël, ces images sont dures, mais rééquilibrent en quelque sorte le conflit, dont personnellement, je ne vois souvent que le côté Israélien. Si la condition des femmes est horrible, les hommes n'apparaissent pas plus maîtres de leur vie, courbés sous la pression familiale, ce qui ne justifie en rien leur comportement envers les femmes.

    Trois femmes, trois époques, trois destins d'héritières d'une culture ancestrale. Percutant.

     

    18/20


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :