• Une femme de Tirana

    Une femme de TiranaTitre français : Une femme de Tirana (1995)

    Titre original : Një grua nga Tirana (1995)

    Auteure : Helena Gushi-Kadaré (Albanie)

    Traducteurs : Jusuf Vrioni et Anne-Marie Autissier

    Langue : française

    Edition : Stock

    Résumé : Rédactrice dans une maison d'édition de Tirana, Suzanne a beau être jeune et romantique, elle le sait : pour survivre dans l'Albanie des années 80, il convient d'être politiquement correct. C'est-à-dire d'encenser les œuvres du Dirigeant et de ne jamais émettre le moindre doute quant à la finalité bienheureuse des actes qui se commettent en son nom. Or, de doutes, Suzanne est pétrie, tant à l'égard de sa propre attitude face à un régime totalitaire - qui, par exemple, met à l'index et condamne un magnifique auteur D. H. - que de ses sentiments pour Victor : elle éprouve comme une culpabilité honteuse à être amoureuse d'un homme dont elle découvre qu'il ne brille pas par le courage. Mais dans ce climat de bassesse ordinaire, de lâcheté contagieuse, qui oserait braver les faiseurs d'horreur tranquille ? Qui ?
    Tout au long de ce roman tour à tour émouvant, tragique et drôle, Helena Gushi-Kadaré fait vivre avec sensibilité une femme inhibée... par la force des choses. Récit révélateur d'une Albanie privée de liberté et en mal d'identité qui, à l'instar de Suzanne, ne peut que difficilement aimer et s'aimer.

    Mon avis :

    Un livre choisi totalement au hasard. Je traînais dans les rayons de la bibliothèque et le titre m'a attirée. Quand j'ai vu que l'auteure venait d'Albanie, je n'ai pas hésité, je l'ai pris.

    Suzanne est une jeune de 24 ans dans les années 80 à Tirana, capitale de l'Albanie. Elle travaille dans une prestigieuse maison d'édition où chaque manuscrit est passé au crible, tous les commentaires négatifs touchant au gouvernement ou – encore pire – au Dirigeant – sont censurés et les auteurs risquent l'exil, voire la prison. Pas seulement les auteurs d'ailleurs, les employés doivent faire attention à ce qu'ils disent et surtout à qui ; les murs ont des oreilles. Elle rencontre Victor, ils se marient, tout semble pour le mieux. Mais Suzanne et Victor ne sont pas sur la même longueur sur les sujets sensibles. Elle rêve de liberté, tout ce qui l'intéresse, lui, concerne sa place dans sa boîte.

    C'était un roman intéressant, d'autant plus que je connais rien à ce pays. L'auteure raconte avec un style simple des choses terribles et d'autres plus neutres, voire joyeuses. Ce qui m'a bien plu, c'est le fil des pensées de Suzanne sur tout ce qui lui arrive et ce dont elle est témoin. Un certain bonheur au départ, puis la culpabilité de n'avoir rien fait, la honte d'être avec un homme qui ne comprend pas. Suzanne voit clair dans les actes du gouvernement, mais agir est une autre étape. Victor est vraiment bizarre. Je l'appréciais au début, et petit à petit, il montre son irritation face à un collègue, la joie que celui-ci ait été arrêté. Il n'arrive pas à penser au-delà de sa petite existence. On se rend compte de sa lâcheté.

    Une lecture rapide distrayante et plutôt intéressante !

     

    Lu dans le cadre du challenge # 74

    Note : 14/20

    Une femme de Tirana


  • Commentaires

    1
    Lundi 5 Février 2018 à 18:30
    J'étais bien tentée à la base, d'autant que je n'ai jamais lu de livre se passant dans ce pays. Mais finalement, tu n'as pas l'air super emballée alors je ne suis plus tant que ça non plus.
      • Lundi 5 Février 2018 à 19:10

        Son mari est aussi auteur, il a plus de succès : Ismaël Kadaré. Comme ça tu peux découvrir l'Albanie.

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