Mon avis :
Ce livre me paraissait très intéressant, car il abordait l'homosexualité d'un jeune homme de famille musulmane.
Fayçal a subi comme une trahison sa circoncision quand il était enfant. Et cela a eu un énorme impact sur sa vie. Il a eu un suivi psychologique pendant plusieurs années, mais cela ne l'a pas vraiment aidé, comme le lui fait remarquer Richard. J'ai aussi eu l'impression que ça aurait pu l'éloigner de sa famille, puisqu'il nous fait bien comprendre que tout le monde s'en fout de son mal-être lié à ce traumatisme, mais je n'en saurai jamais rien, car ce point n'est pas du tout développé dans la suite du livre. On a aucune idée de ses relations avec ses parents, on ne sait même pas s'il leur en a parler à un moment ou à un autre. Après tout, il aurait pu aborder le sujet après l'événement à la piscine. On sait juste qu'il n'a pas coupé les ponts. En revanche, ce livre aborde de nombreux thèmes de façon très intéressante. Le point central du livre repose sur la circoncision donc et conteste de façon très juste cette pratique et vu comme l'auteur énumère les critiques, je suis sûre qu'il la considère comme une mutilation (sur internet les avis divergent). En tous les cas, c'est vraiment prenant. Notre protagoniste manque en conséquence de bien-être de son corps, il a beaucoup de mal avec l'intimité et la nudité de son propre corps. Ensuite, il parle brièvement de la place des femmes dans la société musulmane, des mariages mixtes ou interreligieux. Enfin, le dernier sujet – et pas des moindres – repose sur le cancer et la chimiothérapie.
Tout cela est vraiment intéressant, le souci c'est que ça fait peut-être trop. J'ai eu du mal à comprendre la logique de l'intrigue, ce n'est pas du tout ce que j'attendais de ce roman, car il n'est même pas question de l'homosexualité dans une famille musulmane. Après cela veut peut-être dire que la famille de Fayçal n'a rencontré aucun problème avec ça, même si j'ai du mal à le croire étant donné l'importance de la tradition. A côté de cela, je n'ai pas apprécié le style d'écriture. C'est un peu haché, la lecture n'est pas fluide. La ponctuation n'est pas toujours correcte et j'ai aussi noté bon nombre de fautes, le texte aurait mérité une relecture supplémentaire.
Je n'ai même pas vraiment réussi à m'attacher à Fayçal. Je compatis, c'est clair. Le pauvre n'a que des déboires. Quand on pense qu'il a enfin trouvé le bonheur, tout tombe par terre. Heureusement pour lui, le protagoniste semble avoir un moral d'acier, il ne baisse pas les bras. Son ami Richard est très direct dans ses paroles et très exubérant dans ses tenues vestimentaires et son comportement. Il m'a eu l'air assez narcissique, n'empêche je trouve qu'il a souvent raison. Thomas a l'air parfait, vu par les yeux de Fayçal. A entendre les personnages, Faustin se sert des autres et n'a pas de réels sentiments envers eux, mais en fait il n'intervient dans aucune scène, donc difficile à dire. Nora remonte le niveau, elle est adorable, confiante, ne se laisse pas marcher sur les pieds, sous prétexte qu'elle est une femme. Elle vit sa vie comme elle l'entend.
Au final, je suis un peu déçue parce que le point de vue religieux de l'homosexualité n'est pas du tout abordé. Mais ce livre aborde d'autres éléments vraiment intéressants.
Lu dans le cadre des challenges # 77, # 81 et # 86
Note : 13/20