Je remercie Librinova pour ce service presse.
Mon avis :
Je me suis laissé tenter par le format court, pour une fois.
Il s'agit d'un recueil de nouvelles centrées sur le titre : le grand saut. La majorité des nouvelles se rassemblent autour du suicide. Au commencement, on retrouve des personnages sur le point de sauter le pas, le dernier. Deux hommes (aucune femme) se rencontrent au moment fatidique, une discussion repousse la décision finale. De manière succincte, le récit tisse leurs portraits, le cheminement qui les a menés à une telle extrémité. L'auteur aborde le mal-être humain, comme la solitude. Sa plume est tantôt drôle, tantôt dramatique, l'atmosphère générale tourne à l'absurde. J'ai ri et, en même temps, c'est impossible d'oublier la raison de leur présence, un certain malaise m'accompagnait pendant ma lecture. Et chaque fois, la question : vont-ils avancer ou s'en retourner ? On assiste, impuissant, au scénario qui se déroule.
Concernant les deux dernières nouvelles, beaucoup plus longues que les précédentes, le sujet du grand saut est à prendre au figuré. Deux groupes de personnes, deux histoires totalement différente. Autant la première est ma préférée de l'ensemble, autant la seconde m'a un peu glissé entre les doigts. D'un côté, une famille cherche à s'éloigner de la routine quotidienne trop sécurisante, et décide de faire un saut dans l'inconnu. En quelques pages, plusieurs retournements de situation inversent la tendance, c'était amusant. D'un autre côté, une communauté vit à l'écart du monde depuis tellement longtemps qu'il ne reste sur l'extérieur que des rumeurs effrayantes. L'univers est régi par ses propres règles, que je n'ai pas comprises. Là, on clairement dans l'absurde, l'aperçu des étrangers est un non-sens. L'incompréhension m'a donc empêchée de rentrer vraiment dans l'histoire.
Tous ces personnages sont unis par un même besoin : se libérer de leur situation, quelle qu'elle soit ; un fardeau, la routine, un cadre familier réducteur ... Certains sont prêts à tout pour s'évader. Le ton se veut léger, mais la gravité du sujet n'était jamais loin dans mon esprit. L'auteur en profite pour nous dépeindre de beaux décors français.