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Le philosophe - Chapitre 4

Quand Kensley reprit connaissance, il sentit du béton sous son dos. Il se releva avec difficulté en tenant son cou qui lui semblait brûler de douleur. Il tourna sur lui-même pour inspecter les lieux. Il était dans une petite pièce sombre qui, le jour, ne devait être éclairée que par une étroite fenêtre. Il essaya de s'agripper aux barreaux, mais l'ouverture était inaccessible. C'était la nuit et la lune, qui était au Sud, ne voulait pas laisser sa lumière entrer.

La porte s'ouvrit brusquement en claquant contre le mur et l'adolescent fit volte-face. Surpris, il vit Raphaël qui se tenait debout, appuyé contre la porte, les bras croisés.

- Nous pensions attendre une éternité, s'adressa-t-il.

Le kidnappeur s'approcha et tira le jeune par le bras, lui empêchant de se tenir l’encolure qui lui faisait toujours mal.

- Aïe ! cria le jeune garçon.

En effet, Raphaël avait une bonne poigne et cela laisserait sûrement une marque à la victime. Dans le couloir que les deux garçons traversaient, il fallait regarder où l'on mettait les pieds : des outils, des bouts d'acier, de verre et des pièces qui semblaient provenir d'appareils électroniques envahissaient le passage. Kensley se prit plusieurs fois les pieds dans unes de ces choses et faillit tomber.

Ils arrivèrent enfin dans une salle plus grande. Au centre, une table et, partout autour, de l'informatique.

- Voilà, dit Raphaël en lâchant l'adolescent. C'est ici que tu vas travailler à présent.

- Où est Maxence ? s’inquiéta le jeune garçon sans avoir entendu le commentaire de l'autre.

Le kidnappeur désigna du bras un des coins de la pièce. Sur le sol, Maxence avait les yeux à demi ouverts et on pouvait voir que sa poitrine se gonflait lentement. Kensley devina que son ami avait du mal à respirer, et sans doute depuis un moment pour qu'il soit dans un état pareil.

- Que lui avez-vous fait ? s'exclama le cadet.

- Ce qu'on lui a fait ? répéta Raphaël en inclinant la tête sur le côté. Je ne sais pas ce que lui a fait Marco, mais je crois bien que cela a fait revenir son asthme.

Le jeune s'alarma encore plus. S'il ne sortait pas d'ici au plus vite et que son ami ne voyait pas un médecin, ce dernier risquait bien de rester là. Le kidnappeur poussa le cadet vers la table sur laquelle il lui présenta différents plans. L'étudiant les parcourut rapidement des yeux.

- Vous ..., hésita-t-il, la voix tremblante. Vous voulez une bombe ?

- Pas n'importe quelle bombe, Kensley, informa l'agresseur en se postant en face de lui. Je veux que ce soit toi qui la fabrique.

Le jeune cilla. Créer une bombe ? C'était impossible pour lui.

- Vous devez vous tromper de personne, répliqua-t-il. Je ne sais pas construire de Bombe. Je ne peux pas !

- Bien sûr que si, tu peux ! cria Raphaël en tapant la table de ses poings. C'est évident puisque tu es un ipsum !

Kensley ne comprenait pas. Pourquoi parlait-il en latin ? Et pourquoi voulait-il une bombe ? À l'attente de l'adolescent, le kidnappeur reprit, provocateur :

- On ne t'a jamais révélé ta vraie nature ? C'est dommage que ta mère biologique ne soit plus, elle aurait pu t'expliquer des tonnes de choses sur elle et sur toi. Quelle tristesse !

À l'évocation de sa véritable mère, le cadet ne broncha même pas. Ses parents adoptifs lui avaient tout raconter sur sa vraie famille. Il savait que sa mère n'était plus de ce monde et que son père l'avait confié à un couple car, tout seul, il ne pouvait pas élever son fils.

- Bon, je vois que tu ne veux toujours pas la faire, comprit l’agresseur.

Il fit un mouvement à Marco en indiquant un ordre. Le garçon s'avança mais s'arrêta avant d'avoir fait trois pas. En désignant Maxence toujours sur le sol, il demanda ce qu'il devait faire de lui à son chef. Ce dernier lui affirma que, dans l'état qu'il était, le jeune adulte n'était pas en mesure de prendre la fuite. Le bras droit du chef se dirigea donc vers Kensley, qu'il poussa vers le couloir d'où il venait avec Raphaël quelques minutes auparavant. Marco jeta l'adolescent dans la petite pièce qui servait de prison et la porte se referma en claquant derrière Kensley. Il entendit son ennemi tourner une clef dans la serrure et devina qu'il ne pourrait pas sortir. Il s'assit sur le sol dur, rapprocha ses jambes de sa poitrine et posa la tête sur ses genoux. Il s'inquiétait pour son ami et pour ce qui allait leur arriver.

D'abord le cauchemar, ensuite le crissement de craie et la langue étrange au tableau, et maintenant ça ! Pouvait-il y avoir pire ?

 

A suivre ...

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