Dans les couloirs sombres de l'étage de l'usine abandonnée, la femme qui s'était enfuie de sa prison courait de toutes ses forces pour échapper à ses poursuivants. Des bruits de pas se rapprochaient de plus en plus et la prisonnière accéléra sa course. Elle trébucha sur un objet métallique qui n'était autre qu'une clef à molette mais retomba sur ses avant bras sans ressentir la moindre douleur. Elle se remit vite debout et reprit son trajet vers l'escalier qui menait au laboratoire principal de l'ancienne usine.
Là, la femme vit qu'un ordinateur était encore allumé et se précipita dessus. Après s'être dépêchée de taper le mot de passe pour accéder à un programme, une infinité de chiffres et de lettres défila sur l'écran de la machine. La prisonnière jeta un coup d’œil autour d'elle pour s'assurer de sa sécurité, mais elle était seule ; on ne l'avait pas encore retrouvée. Elle reposa les yeux sur l'ordinateur et, quand la liste de codes disparut, elle tapa la commande « SUPPRIMER ». Elle était en train de détruire des données et des dossiers dans lesquels il y avait des calculs, des formules, des croquis et des schémas.
Dès que la captive eut fini de faire ce qu'il fallait sur l'engin, elle arrêta l'ordinateur en tirant d'un coup sec les câbles qui le reliaient à la prise électrique. Ensuite, elle se dirigea vers une table sur laquelle était posé un gros obus à la tête pointue. Sur le côté, on pouvait lire son nom : « EXH N1 ». La femme retira un couvercle sur la face arrière et plongea la main dans le ventre de l'arme. À l'aveuglette, elle chercha les pièces les plus importantes, qu'elle retira. Elle remit le couvercle.
Soudain, elle entendit de nouveau des bruits de pas, mais il lui semblait qu'il y avait plusieurs personnes qui étaient à sa poursuite et qui s’engageaient à présent dans le laboratoire. Les pièces de l'obus dans les bras, la femme courut donc vers une autre pièce sombre et sans fenêtre. Elle découvrit des incinérateurs. Elle posa les composants de l'arme sur une table couverte de poussière et activa une des machines qui ne mit que quelques secondes à chauffer. La femme ouvrit l'incinérateur qu'elle avait mis en marche et y jeta les pièces qui fondirent rapidement.
Les poursuivants de la captive entrèrent brusquement dans la salle à fondre. L'un d'eux, qui semblait être le chef, se précipita devant le four dans lequel les composants de l'obus avaient déjà presque tous fondus.
- C'est trop tard, avertit la femme en affrontant son ennemi du regard. Votre projet est tombé à l'eau.
Le commandant s’avança vers sa rivale, bouillant de colère.
- Vous allez recommencer, cracha-t-il sans la quitter des yeux. Sinon vous pouvez faire une croix sur votre famille.
Discrètement, la femme prit un couteau sur la table qui était derrière elle.
- Faites ce que vous voulez, jeta-t-elle avec autant de colère que de haine. Vous pouvez faire une croix sur mon aide concernant votre bombe !
Elle s'enfonça la lame dans le cœur et s'écroula par terre, déjà morte.
- Non ! cria le chef dans un excès de rage.
Il cria si fort qu'on aurait pu l'entendre à l'autre bout de la ville.
A suivre ...