Titre français : La Horde du Contrevent (2004)

Auteur : Alain Damasio (France)

Edition : La Volte

Résumé : Imaginez une Terre poncée, avec en son centre une bande de cinq mille kilomètres de large et sur ses franges un miroir de glace à peine rayable, inhabité. Imaginez qu'un vent féroce en rince la surface. Que les villages qui s'y sont accrochés, avec leurs maisons en goutte d'eau, les chars à voile qui la strient, les airpailleurs debout en plein flot, tous résistent. Imaginez qu'en Extrême-Aval ait été formé un bloc d'élite d'une vingtaine d'enfants aptes à remonter au cran, rafale en gueules, leur vie durant, le vent jusqu'à sa source, à ce jour jamais atteinte : l'Extrême-Amont. Mon nom est Sov Strochnis, scribe. Mon nom est Caracole le troubadour et Oroshi Melicerte, aéromaître. Je m'appelle aussi Golgoth, traceur de la Horde, Arval l'éclaireur et parfois même Larco lorsque je braconne l'azur à la cage volante. Ensemble, nous formons la Horde du Contrevent. Il en a existé trente-trois en huit siècles, toutes infructueuses. Je vous parle au nom de la trente-quatrième : sans doute l'ultime.

Mon avis :

Je voulais le lire depuis un moment, j'ai profité d'un club lecture pour me lancer. Malheureusement, l'enthousiasme n'a pas été au rendez-vous.

Dans un monde dominé par le vent, les Hordes se succèdent pour remonter à contrevent et découvrir son point à l'origine. Ici, nous suivons la 34ème Horde, la dernière selon certaines rumeurs.

D'entrée de jeu, le vent nous assaille et ne nous épargne pas. L'auteur nous plonge dans son univers dès la première page d'une étrange façon. Toute cette culture du vent est impressionnante d'imagination. Cependant, le vent s'oublie rapidement, remisé en arrière-plan, présent dans les esprits mais ne faisant plus ressentir sa violence contre les corps. Il laisse place aux réflexions, c'est là que j'ai commencé à me perdre. Trop de digressions m'ont déviée du chemin, c'est long, ils n'avancent plus vraiment, s'arrêtent à plusieurs reprises pendant plusieurs chapitres. Je pensais à autre chose pendant ma lecture et puis un mot me ramenait dans le vif du sujet, mais j'avais alors raté des informations.

L'intrigue était bien partie pourtant. Ce parcours est semé d'embûches, et chacun a sa propre idée du but qu'ils poursuivent, au lecteur d’échafauder ses hypothèses. C'est original certes, mais de nombreuses questions ont influé au fil des pages, et bien que j'aie abandonné, en lisant les divulgâcheurs des autres participants au club, j'ai plutôt l'impression que ça reste dans le vague.

La narration est bien pensée également, l'alternance entre les membres de la Horde permet une large vision de leur périple. De plus, l'attribution d'un signe est une méthode simple. N'ayant pas vu la liste des narrateurs au début, je me suis prise au jeu des devinettes. Néanmoins, je trouve dommage que les narrateurs soient souvent les mêmes quand d'autres personnages sont en retrait. Et même si je trouve admirable d'adapter sa plume pour chaque narrateur, je n'ai pas accroché à certains. De plus, l'auteur invente des mots incompréhensibles sans aucune explication. Donc régulièrement, je ne comprenais pas vraiment et ç'a fini par m'agacer. En revanche, je note la qualité linguistique de la joute verbale, même si je doute de la possibilité de jeter aussi vite de telles phrases à l'oral.

Alors que je repoussais ma lecture, j'ai su qu'il était temps de passer à autre chose. Connaître le fin mot de l'histoire n'a pas suffi à me motiver. J'ai refermé le livre au chapitre 14. Etant donné les critiques élogieuses à son sujet, j'ai attendu un tournant exceptionnel, en vain, j'en ressors un peu déçue. Au final, c'était plutôt ennuyeux.

Lu dans le cadre du challenge # 28

Abandon