Titre français : Le poème dont vous êtes le héros (2017)

Auteur : Guillaume Prié (France)

Langue : française

Edition : autoédition

Résumé : Et je me penche alors, je regarde les flots :
C’est ma vie que je vois, je suis une goutte d’eau,
Un être qu’on emmène, sans lui dire où il va
Vers la mer où finit son voyage ici-bas.
Rencontre avec cinq personnages intimement liés les uns aux autres, qui rêvent de vivre et vivent pour rêver. En refusant de se laisser ballotter par les événements et les règles imposées, ils découvrent, petit à petit que la vie qu’on mène est, toujours, celle qu’on choisit. Que si la destination est connue, il n’est jamais trop tard pour détourner la rivière !
Leur vie est le poème dont ils sont les héros.

Je remercie l'auteur pour ce service presse.

Mon avis :

J'aimais bien le titre et le résumé promettait une histoire sur le bien-être moral, pleine d'humanité.

On suit plusieurs personnages sur leur chemin du retour au bonheur. Au début en effet, ils sont coincés dans des routines qui les empêchent de profiter de la vie. La plupart sont pris par leur travail, la pression et les responsabilités, un autre est maintenu dans le cercle vicieux de la misère. Mais certains ont la volonté de s'en sortir, ils ont comme une illumination et décident que c'est terminé, ils doivent se reprendre en mains. D'autres n'avaient pas vraiment conscience de leur situation, mais se voit ouvrir les yeux et offrir une chance par un tiers et attrapent cette main tendue.

Les personnages sont liés les uns aux autres – ou à un autre seulement – même si on n'entrevoit pas la nature de leur relation tout de suite. En tous cas, la révélation pour l'un d'entre eux m'a prise par surprise, et pour un autre j'ai trouvé que ce n'était pas chronologique, mais la démarche reste intéressante. Chaque chapitre est dédié à un personnage, même si on les voit dans les chapitres des autres puisqu'ils sont liés (cqfd). Etrangement, ces personnages sont tous masculins. On voit des femmes quand même, d'ailleurs pour deux d'entre eux, elles sont le moteur de leur volonté. Tout de même, je me pose des questions. Mon personnage préféré est Mickaël – je crois d'ailleurs que c'est lui qu'on voit le plus (avec ses chapitres et ceux des autres). J'ai beaucoup apprécié sa relation avec sa femme. Ils sont surprenants et c'est leur présence qui m'a fait ressentir le plus d'émotions. Thomas m'a fait quelques petites frayeurs, Ban Bayan est dans un décor enchanteur, Anatole passe du coq à l'âne (respect) et Jean ... m'a donné l'impression d'être dans un huis clos. Il est entouré, il rencontre des personnes, mais il reste dans sa petite bulle, comme pour se protéger.

Les chapitres sont courts et s'enchaînent rapidement et facilement, ils portent un titre, mais qui ne donne pas vraiment d'informations sur le contenu à venir, c'est plutôt mystérieux, on se demande ce qu'il va se passer. Et chaque chapitre propose une strophe d'un poème qui illustre l'état d'esprit dans lequel se trouve le personnage. Le style est élaboré, il vaut mieux rester concentré et bien suivre. Pourtant, je me suis souvent laissée emporter dans mes propres pensées, à perdre le fil de l'histoire. Au début, j'ai eu du mal à reconnaître ce bien-être mental et moral que j'attendais. C'est subtil, pas toujours évident, mais quelques jolies phrases sortent du lot. L'auteur en profite pour défendre certaines pratiques sujettes à débats en France.

Une petite lecture sympathique avec des personnages hétérogènes qui sortent de leur zone de confort !

Lu dans le cadre du challenge # 87

Note : 14/20