• Une femme dans la nuit polaire

    Une femme dans la nuit polaireTitre français : Une femme dans la nuit polaire (1952)

    Titre original : Eine Frau erlebt die Polarnacht (1938)

    Auteure : Christiane Ritter (Autriche)

    Traducteur : Max Roth

    Langue : française

    Edition : de la Loupe

    Résumé : Fuyant les tracas de sa vie quotidienne en Autriche, Hermann Ritter part s’établir au pôle Nord pour y mener une vie de trappeur. Son épouse, Christiane, parfaite ménagère des années 1930, décide alors de troquer son statut de femme au foyer pour celui d’aventurière du Grand Nord.
    Malgré la réticence de ses proches, Christiane débarque à l’été 1933 sur les côtes du Spitzberg, une île de l’Arctique, pour rejoindre son mari dans une pauvre cabane, isolée sur une terre hostile et déserte. Après l’angoisse des premiers jours, Christiane fait l’expérience indélébile d’un quotidien intense, entre extase et survie : sur cette terre aux paysages fantastiques, elle découvre la chasse au phoque, affronte le froid polaire et la violence des tempêtes, et se prépare pour l’hiver et son interminable nuit noire… Progressivement, elle développe une véritable relation de tendresse avec cette nature capricieuse qui orchestre chaque instant de la vie, et offre parfois le spectacle d’une aurore boréale ou d’une famille d’ours polaires.
    Avec ce récit ensorcelant sur la vie dans le Grand Nord, Christiane Ritter s’inscrit dans la lignée des aventurières flamboyantes telles que Karen Blixen, Alexandra David-Néel ou Isabelle Eberhardt.

    Mon avis :

    J'avais envie de lire un récit de voyage et j'ai été attirée par le côté femme en vadrouille dans les années 30.

    Depuis qu'il a découvert l'Arctique, Hans Ritter ne peut plus s'en éloigner et envoie des lettres descriptives à sa femme, qui tombe sous le charme et décide de le rejoindre pour une année.

    Je ne connaissais pas du tout le Spitzberg, une île norvégienne située dans l'Arctique. Je l'ai découvert à travers les yeux de Christiane Ritter, Autrichienne de 36 ans au moment de son voyage. Elle décrit des paysages désertiques et glaciaux, enneigés la plupart du temps. Elle raconte leur lieu de vie et leurs activités quotidiennes entre le ménage et les sorties, les repas et la gestion des réserves, leurs rencontres avec la faune locale : phoques, renards, poules, ours polaires ... Comment occuper son temps éloigné de toute civilisation, dans une cabane étroite avec pour seule compagnie deux autres êtres humains. En effet, Karl, un jeune Norvégien habitué de ce mode de vie, s'est joint au couple pour neuf mois. Le point le plus intéressant réside dans le moral, avec des hauts et des bas, rythmé selon la présence ou l'absence totale de lumière, soleil et lune confondus, dépendant également des températures, qui varient énormément d'un jour à l'autre.

    Malgré tout, je n'ai pas complètement embarqué dans cette aventure, car elle manque cruellement d'humanité et de relationnel. Ils sont trois au milieu de nulle part, leur plus proche "voisin" est à plus de cent kilomètres, forcément cela influe sur le moral. Certes, ils vivent en proximité dans cette cabane et font des activités en commun pour se rapprocher, mais l'auteure ne parle jamais vraiment de cette solitude, de son affection pour son mari (qu'elle désigne toujours par ce terme, pas une seule fois elle ne le nomme par son prénom), de son amitié pour Karl ; bien qu'en surface je les ai ressentis. A l'origine de cette retenue, l'époque est en partie en cause, peut-être aussi la personnalité de la narratrice, d'où ce récit teinté de pudeur. Pourtant, j'aurais vraiment apprécié quelques informations supplémentaires.

    Le second point noir – issu également de la mentalité de ces années 30 – concerne le rôle de Christiane. C'est une femme, et à ce titre, la fonction de ménagère lui est attribué, ou elle se la destine elle-même. Cela ressort à plusieurs reprises dans des tournures de phrases, et ça m'a gênée. Cependant, cela provient aussi peut-être d'une envie de propreté, dont les hommes peuvent se passer par habitude de ce mode de vie, mais aussi pour des facteurs météorologiques dont ils craignent les conséquences. Et les hommes ne sont pas passifs, ils participent aux tâches, enfin surtout à la cuisine.

    Ce récit m'a fait voyager, mais une approche plus humaine m'a manqué, ainsi qu'un épilogue où Christiane aurait pu nous partager son retour à la civilisation.

     

    Note : 14/20


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