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Les Loups de Walburg, tome 2
Tome : 2
Titre français : Les Chants désespérés du trappeur (2021)
Auteur : George J. Ghislain (Belgique)
Edition : Juno Publishing
Résumé : Homme des bois, habitué à la solitude, Karl-le-Trappeur n’avait jamais questionné son célibat. Sauf maintenant, depuis l’arrivée d’Arn et de Günther au village. Leur passion avait révélé un énorme vide dans sa vie.
Aujourd’hui, cette solitude lui pèse d’autant plus que Pablo, le bel Espagnol libéré des geôles avec Arn, vit au village. Magnifique, rieur, séducteur et qui aimait, beaucoup, les femmes. Et puis, il y a aussi Conrad, le Bourreau de Prague… Un homme aux chairs balafrées jusque dans son âme…
Le combat étant perdu d’avance, Karl accompagnera Pablo sur le chemin du retour en Castille, avec Conrad et Magda, afin de se laisser le temps de clôturer une histoire d’amour à sens unique.
Pinsel l’accompagnera, entraînant avec lui un louveteau noir timoré dont le destin semble parallèle à celui de Karl. Ce périple s’apparentera à un véritable voyage initiatique pour un homme désespéré ayant passé sa vie dans les bois monotones de Germanie.Mon avis :
L'annonce de sortie du tome 4 m'a donné envie de continuer cette saga, j'avais adoré la combinaison de la romance historique avec l'aspect lupin.
Envieux de l'amour et la complicité qui unissent ses amis Arn et Günther, Karl prend conscience de sa solitude. Afin de faire le deuil en douceur de ses vains sentiments pour Pablo, le bel Espagnol coureur de jupons, Karl rejoint l'escorte qui le raccompagne chez lui. Ce voyage d'introspection ne sera pas sans embûches.
Le premier chapitre est un bon rappel des événements passés, ce qui m'a facilement replongée dans l'univers du livre, surtout par rapport à la période historique. Ce tome est vraiment centré sur Karl, ce n'est pas une romance dans le sens où on l'entend. Papillonnant d'un homme à l'autre, Karl se laisse porter par l'affinité qui l'attire. L'amour n'est pas forcément là, mais le Germain est incapable d'imaginer le sexe sans un minimum de sentiments, son vis-à-vis doit réveiller des émotions avant de passer à l'acte. C'est ce que j'ai apprécié chez ce trappeur ; imposant et poilu, Karl est un gros nounours en manque d'affection. Pendant un moment, je me suis demandé qui serait l'heureux élu, puis à force, j'ai délaissé cette issue pour profiter de chaque relation indépendamment des autres.
Si l'on observe un parallèle entre les positions de l'humain Karl et du loup Pinsel parmi leur communauté respective, l'aspect lupin reste assez en retrait. L'aventure précédente mettait en avant le côté bestial et sauvage des loups. Ici, le rapprochement est plus sentimental, on n'est pas dans la domestication, parce que clairement les loups agissent selon leur bon vouloir, et font entendre leur mécontentement si nécessaire. Le rôle des canidés ne me paraît pas indispensable, leur présence plane tout le long du voyage et on sait que leur agressivité passive fait fuir les ennemis. Néanmoins, leurs interventions n'influent pas davantage le récit. Et cela impacte grandement l'ambiance du livre.
L'intrigue se concentre principalement sur Karl et sa prise de conscience, ses interrogations et une part de mystère autour des origines de Pablo. Jusqu'à maintenant, l'Espagnol s'adaptait au village germain ; désormais en présence/en compagnie de sa famille, il retrouve des habitudes, des gestes, des paroles, qui n'échappent pas au regard acéré et amoureux de Karl. La politique se mêle toujours au récit aussi, j'aurais bien dit de manière plus subtile, mais quand je réfléchis aux révélations et à leurs conséquences, cela reste à surveiller pour la suite.
J'accroche toujours bien au style, l'auteur creuse de nouvelles cultures, aborde des caractéristiques peu mises en avant habituellement, comme les odeurs. Arrivée en Castille, on s'éternise quand même dans des descriptions architecturales trop poussées à mon goût.
J'ai un peu perdu de cette familiarité avec les loups de Walburg. La Germanie et son climat m'ont manqué, c'est avec autant d'impatience que Karl et Magda que j'ai repris le chemin du retour à la fin.
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