Titre français : Mon hiver à Zéroland (2013)

Titre original : Il mio inverno a Zerolandia (2012)

Auteure : Paola Predicatori (Italie)

Traducteur : Anaïs Bokobza

Langue : française

Edition : Les Escales

Résumé : « Le plus terrible, ce n'est pas de perdre les personnes que l'on aime, c'est de cesser d'en parler » nous dit Alessandra, dix-sept ans, confrontée trop jeune à la perte de sa mère.
De retour au lycée après ce drame, Alessandra n'a pas la force d'affronter ses anciens amis. Elle choisit alors la compagnie de « Zéro », Gabriele de son vrai prénom, le mauvais élève, toujours en marge de la classe. Ce qu'elle aime à « Zéroland », c'est le silence et la solitude qui règnent en maîtres. Les règles y sont strictes : on ne se parle pas, on ne se regarde pas.
Par-delà les mots, une complicité fragile se noue toutefois peu à peu, et Alessandra découvre bientôt un jeune homme attentionné et passionné de dessin. Mais elle reste tiraillée entre son monde d'avant et « Zéroland », son monde avec lui, au point de mettre en danger ce qui les lie...
Une année dans la vie d'une jeune fille de 17 ans qui met son coeur en berne ou plutôt en hibernation, pour peu à peu retrouver goût à la vie au contact d'un autre coeur adolescent gelé...

Mon avis :

Un livre qui me faisait envie depuis longtemps, tout le monde avait l'air d'adorer. Et la bibliothèque vient juste de le recevoir. Je l'ai lu dans la foulée.

La mère d'Alessandra vient de succomber à un cancer. Pour sa fille, le monde s'est écroulé, et elle ne voit pas comment elle pourrait retourner à sa vie d'adolescente qui lui semble maintenant si insignifiante. Pour le faire comprendre à ses camarades, elle décide de s'asseoir désormais au fond de la classe, en compagnie de Zéro.

Zéro – ou de son vrai nom Gabrièle – est avare de mots, ne parle jamais pour ne rien dire. Il en paraît impassible et indifférent à ce qui se passe autour de lui. C'est dur de savoir ce qu'il pense vraiment. Notre protagoniste devient elle aussi un peu apathique, et quand elle essaie de reprendre d'anciennes activités avec ses amis, ça se solde par un échec. Justement parlons-en de ses amis : je ne les ai pas vraiment appréciés, ils paraissent superficiels, et même Alessandra se rend compte à quel point leurs chamailleries sont stupides. Comment pourrait-elle retrouver sa vie d'avant, le voudrait-elle seulement ? Par contre, j'ai bien aimé ses proches, qui partagent sa douleur.

C'est une histoire assez calme, à l'image d'Alessandra qui a perdu goût à ces activités d'adolescente après la mort de sa mère et ne fait plus grand chose de son temps libre. Pourtant on ne s'ennuie pas, et à certains moments, le rythme s'accélère d'un coup, c'est un vrai remue-ménage pendant quelques pages, et le calme revient, comme s'il ne s'était rien passé – ou presque, car en réalité ce qui se joue à ces moments-là est très important.

J'ai adoré le concept de Zéroland où Alessandra trouve refuge pour se soustraire à la dure réalité de sa perte. C'est décrit et expliqué très simplement en très peu de mots, un petit paragraphe. Bien que par la suite, notre héroïne y refasse allusion afin que l'on comprenne bien son état d'esprit, je pense. Le style de l'auteure m'a beaucoup plu, c'est très agréable et addictif. J'ai vraiment dévoré ce livre, de plus les chapitres sont très courts, on a donc l'impression d'avancer plus vite.

Je craignais un peu la fin, parce qu'il était classé en drame. Finalement, c'est une belle fin, mais inattendue au vu de la direction que le récit avait prise quelques chapitres plus tôt.

Je me répète sûrement, mais voilà les plus belles histoires sont les plus simples, et sont aussi teintées d'une certaine tristesse. Il n'en reste pas moins que cette histoire est magnifique, et que je vous la conseille grandement. De plus, l'auteure est italienne, ça change un peu.

Lu dans le cadre des challenges # 57 et # 59

Note : 19/20