• Un Monde sans fin

    Un Monde sans finSaga : Kingsbridge

    Tome : 2

    Titre français : Un Monde sans fin (2008)

    Titre original : World Without End (2007)

    Auteur : Ken Follett (Royaume-Uni)

    Traducteurs : Viviane Mikhalkov, Leslie Boitelle et Hannah Pascal

    Langue : française

    Edition : Robert Laffont

    Résumé : 1327. Quatre enfants sont les témoins d'une poursuite meurtrière dans les bois : un chevalier tue deux soldats au service de la reine, avant d'enfouir dans le sol une lettre mystérieuse, dont le secret pourrait bien mettre en danger la couronne d'Angleterre. Ce jour scellera à jamais leurs destinées...
    Gwenda, voleuse espiègle, poursuivra un amour impossible ; Caris, libre et passionnée, qui rêve d'être médecin, devra défier l'autorité de l'Église, et renoncer à celui qu'elle aime ; Merthin deviendra un constructeur de génie mais, ne pouvant épouser celle qu'il a toujours désirée, rejoindra l'Italie pour accomplir son destin d'architecte ; Ralph son jeune frère dévoré par l'ambition deviendra un noble corrompu, prêt à tout pour satisfaire sa soif de pouvoir et de vengeance.
    Prospérités éphémères, famines, guerres cruelles, ravages féroces de la peste noire...

    Mon avis :

    J'ai lu ce roman à l'occasion d'un challenge. J'aurais voulu lire le premier tome de la trilogie, même s'ils peuvent se lire indépendamment les uns des autres, mais il était déjà emprunté.

    Enfants, Merthin, son frère Ralph, Karis et Gwenda assistent à une scène violente dans la forêt, une scène qui semble sceller leur destin. Dix ans plus tard, ce souvenir est oublié, ils vivent chacun leur vie, mais des liens se sont créés entre eux.

    C'est un roman dense et une histoire intense à lire. Ce sont 1286 pages de bonheur de lecture, les chapitres défilent facilement, et j'ai même eu l'impression que l'auteur a eu une facilité d'écriture, les mots devaient sortir tout seuls de ses doigts. Je me demande combien de temps cela lui a pris. Bref ! L'intrigue est phénoménale. Sur une trentaine d'années, un grand nombre d'événements se produisent, s'enchaînant ou s'enchevêtrant, formant une toile impressionnante. Chaque élément est important, rien n'est à négliger, même les faits qui paraissent insignifiants, leurs conséquences peuvent arriver à retardement et nous surprendre. Le mystère de la première partie, qui sert un peu de prologue, plane tout le long du roman, et revient à plusieurs reprises se rappeler au bon souvenir des personnes impliquées. Je suis scotchée !

    Les personnages sont sculptés à la perfection, ils n'en sont pas parfaits pour autant, cependant leurs personnalités, leurs caractères, leurs passés, tout est construit de manière cohérente et complète. Le jeune Merthin croit en son talent, mais l'innovation n'est pas au goût de tout le monde et seule sa ténacité lui permet de se forger une réputation. Son frère Ralph ne rêve que de gloire et de combats, sa vie est remplie de violence, voulue, recherchée et même générée par lui-même. Gwenda et Karis sont toutes deux des femmes au caractère fort, chacune à sa façon. La première n'hésite pas à faire entendre sa voix pour améliorer son quotidien difficile. J'ai été très émue par son parcours. Karis est une femme indépendante, elle ne va pas toujours où elle le souhaite, mais en tire son parti et s'adapte très bien.

    La religion est au cœur du récit, comme elle régissait la vie quotidienne en ce XIVe siècle en Angleterre. Son poids et son pouvoir sur les petites gens étaient considérables, et compte tenu de sa place actuelle en France, c'est d'autant plus déroutant. Jeux de pouvoirs et intrigues s'entremêlent à merveille, j'ai tremblé pendant l'élection du prieuré au début ; le suspense était à son comble, de même chez leurs voisines au couvent. Mais comme tout, les croyances ont leurs limites. Godwyn et Philémon sont intelligents et retors, mieux vaut s'en faire des alliés utiles, que des ennemis redoutables.

    Kingsbridge ! Le lieu central et commun des tomes de cette saga. Dans ce second livre, en ce qui me concerne, le pont en est l'élément principal. Il représente un enjeu tant commercial que politique ou encore d'ingéniosité. Bien sûr, la cathédrale est tout aussi importante. On jongle surtout entre les deux, même si on part régulièrement du côté de Wigleigh. Contrairement à Une colonne de feu, Un Monde sans fin est très localisé. J'attendais avec impatience que la politique européenne soit impliquée, ce n'est pas le cas – ou très peu. Passée ma déception, j'ai malgré tout admiré l'aisance avec laquelle l'auteur nous emporte dans cette ville en 1337. L'immersion dans la vie de l'époque est totale, je m'y croyais ; à tel point que poser mon livre et revenir à ma réalité faisait un choc. Les renseignements historiques, les descriptions des méthodes de travail, tant médicales qu'architecturales ou encore agricoles facilitent cette plongée dans un décor bien planté.

    Certains passages sont très violents, c'est l'époque qui veut ça. J'ai sauté deux pages de description sur une mise à mort par écorchage à vif, ça m'a soulevé le cœur tellement c'était immonde. Je ne sais pas comment l'auteur a réussi à écrire ça, et encore moins à se renseigner dessus.

    En bref, avec sa plume captivante, Ken Follett m'a transportée dans le passé. J'ai retenu mon souffle devant des courses aux pouvoirs haletantes, des coups tordus, des retournements de situation, et souri aussi devant l'amour, la persévérance et les améliorations. C'est un exploit de l'auteur que de me faire lire et apprécier une telle histoire de l'Histoire, moi qui n'ai jamais ressenti un quelconque intérêt pour le Moyen Âge.

     

    Lu dans le cadre des challenges # 99 et # 101

    Note : 18/20

    De la même saga :

    Tome 3 : Une colonne de feu

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