• Les collines d'eucalyptus

    Les collines d'eucalyptusTitre français : Les collines d'eucalyptus (2014)

    Titre original : Đồi bạch đàn (2014)

    Auteure : Thu Huong Duong (Vietnam)

    Traducteur : Phuong Dang Tran

    Langue : française

    Edition : Sabine Wespieser

    Résumé : Derrière les barreaux de sa prison, Thanh contemple les derniers lambeaux de brume sur la paroi rocheuse qui lui tient désormais lieu d’horizon. Il a été condamné aux travaux forcés.
    Parce que ce jeune homme sans histoire, excellent élève et fils modèle, a découvert très tôt son homosexualité et qu’il lui a paru insurmontable de l’avouer à ses parents, son destin a basculé. Comment il est tombé sous la coupe d’un mauvais garçon avec qui il a fui sa ville natale et comment il s’est retrouvé piégé, c’est le fatal et poignant engrenage que Duong Thu Huong met en scène.
    Thanh est désespérément seul pour cette descente dans les cercles de son enfer intime. Il ne peut confier à personne les affres de sa relation avec son compagnon qui, en parfait manipulateur, joue de l’attirance physique qu’il exerce pour vivre à ses crochets. Honteux de sa faiblesse et de sa lâcheté, Thanh se garde bien de demander conseil à Tiên Lai, l’homme mûr en qui il a pourtant le sentiment d’avoir rencontré un alter ego.
    À Dalat où ils végètent comme ramasseurs de balles sur des cours de tennis, Thanh n’a pas la force d'éconduire son mauvais génie. Il s'enfuit en vain à Saigon, croyant trouver refuge dans l'anonymat de la métropole.
    Si l’issue de cette sombre liaison est bien fatale, Duong Thu Huong écrit pourtant un roman de la rédemption. Son jeune héros, dont les tribulations lui donnent la matière d'une vertigineuse plongée dans le Vietnam de la fin des années 80, ne finira pas au bagne.
    Les Collines d'eucalyptus est une somptueuse variation sur le thème du retour de l’enfant prodigue, un roman éclairé par la compassion et l'intelligence humaine qu'un écrivain au sommet de son talent témoigne à ses personnages.

    Mon avis : 

    Quand exactement je l'ai découvert, je ne me souviens plus, mais j'ai enfin consenti à l'emprunter pour un challenge de découverte. En effet, c'est mon premier roman d'auteur vietnamien.

    Thanh, notre protagoniste, avait tellement peur de la réaction de ses parents en apprenant son homosexualité, qu'il a préféré fuir. Il a choisi le mauvais chemin, et nombre d'événements ne cessent de le lui rappeler. Il faut dire qu'il n'a pas eu de chance non plus. Alors, il s'est enfoncé dans son malheur, pourtant des opportunités de remonter à la surface lui tendaient les mains. A des moments, il aurait pu s'en sortir, mais il pensait que c'était trop tard, qu'il ne trouverait pas mieux ailleurs, que personne d'autre ne pourrait l'accepter tel qu'il était. Le pire, c'est qu'il était conscient de sa situation, mais ne faisait rien, par crainte d'aggraver son cas. Dans l'ensemble, les personnages secondaires sont sympathiques et viennent en aide autant qu'ils le peuvent à Thanh, à part le voyou avec qui il part, qui est difficile à comprendre, à chaque fois je pensais saisir sa personnalité, il me glissait entre les doigts.

    Le style est vraiment très beau et captivant. Donc même si l'histoire devenait moins intéressante, je n'avais aucun problème à avancer dans ma lecture. Le récit est ponctué d'énormément de détails, pas toujours utiles, cependant les pensées du protagoniste sont les bienvenues. Dès le début, on sait qu'il est en prison, mais on n'en connaît pas la raison. Du coup, j'étais très tendue dans l'attente que ça arrive ; j'imaginais le pire. Et finalement, je suis un peu déçue. Ce crime est entouré d'incompréhension et d'indifférence. Je pensais qu'il y aurait plus de récit à la prison, ce sont d'ailleurs les passages que j'ai préférés. Un peu déçue donc de ce côté-là. Mais le dernier chapitre rattrape tout ça, et le dénouement m'a beaucoup plu, même si quelques réponses sur son passé m'avaient d'abord laissée triste, parce qu'on se dit que toutes ces aventures auraient pu être évitées à maintes reprises.

    Le récit ne raconte pas seulement la vie de Thanh, mais aussi de personnages secondaires, voire même d'un personnage qui n'a aucun intérêt, quasiment aucun lien avec le protagoniste et qui sert un peu à rien. Ce n'était pas ennuyeux à lire, loin de là en fait, mais ça n'apporte rien à la situation du jeune homme, surtout que celle de Tien Lai est inachevée, selon moi, je me pose beaucoup de questions à son sujet. J'ai eu l'impression de lire des histoires dans l'histoire.

    Dernier point sur l'environnement : je connais très peu – pour ne pas dire pas du tout – le Vietnam, et ce roman m'a fait voyager et découvrir beaucoup de choses, positives et négatives, sur ce pays.

    Au final, même si c'était long à lire, que certains passages m'ont paru inutiles, c'est une lecture que j'ai appréciée.

     

    Lu dans le cadre des challenges # 48, # 49, # 52 et # 55

    Note : 15/20

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